Comme toutes les maladies qui durent dans le temps, le psoriasis et l’eczéma ont un impact psychologique sur le patient, mais aussi sur toutes les personnes qui l’entourent.
De plus, ces pathologies ont une spécificité qui les rend particulièrement difficiles à vivre : elles affectent la peau, et donc l’apparence. L’estime de soi et la confiance en soi sont donc mises à rude épreuve…
Savez-vous par exemple que 65% des personnes atteintes de psoriasis souffrent de dépression ? Ainsi, plus la superficie de la peau affectée est importante, plus la détresse des malades est grande.
Le psoriasis et l’eczéma doivent donc être envisagés de façon globale, en incluant leurs répercussions sur le bien-être. Il faut en finir avec le cercle vicieux de l’isolement !
Les professionnels de la santé ou les associations spécialisées sont à l’écoute et proposent un accompagnement efficace. Il est primordial d’oser les consulter, que vous soyez malade ou proche d’une personne malade.
Psoriasis et eczéma : des maladies qui peuvent se déclarer très tôt
L’eczéma bébé est très fréquent : selon l’Association Française de l’Eczéma, 1 bébé sur 5 est concerné en moyenne en France.
Le psoriasis est plus rare chez les enfants, mais il peut toutefois se manifester très tôt lorsqu’il y a des prédispositions génétiques. L’Association France Psoriasis précise que plus d’un tiers des psoriasis des adultes ont débuté dans l’enfance, surtout dans l’adolescence.
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Dans tous les cas, les parents vont être désemparés et angoissés face à cette situation. Les mamans ont souvent tendance à culpabiliser. Les proches, qu’ils soient sollicités ou non, aggravent la confusion en donnant des avis contradictoires. Tout le monde se met à stresser… et les enfants (même les tout-petits) le perçoivent.
Il s’agit d’ailleurs d’un cercle vicieux, dans la mesure où le stress est un facteur connu pour déclencher les poussées de psoriasis et d’eczéma.
Le poids du regard des autres
Dans nos sociétés modernes, plus que jamais, l’apparence est ultra-valorisée. Or, le psoriasis et l’eczéma causent des troubles visibles : plaques rouges sur la peau, squames importants (notamment dans le cas du psoriasis), démangeaisons…
Il n’est donc pas toujours facile de vivre avec le regard des autres. Faute de connaître ces pathologies, nombre de personnes considèrent à tort qu’elles sont uniquement psychologiques.
Les malades sont souvent stigmatisés, surtout lorsque les lésions ne peuvent pas être cachées (visage et mains). Rejet, jugement négatif, dégoût, peur de la contagion, manque d’empathie… les interactions sociales peuvent être de grandes sources de souffrances.
Le psoriasis et l’eczéma vont ainsi influer sur la vie amoureuse et professionnelle. Par exemple, il n’est pas toujours simple de passer un entretien d’embauche avec des plaques rouges visibles ! La discrimination à l’embauche liée à l’apparence physique est une réalité.
Une contrainte au quotidien
Autre facteur d’angoisse, et non des moindres : le psoriasis et l’eczéma sont des maladies qui ont des conséquences sur la vie de tous les jours.
Il y a les démangeaisons, constantes, qui sont un véritable enfer. Les malades ont alors tendance à s’isoler pour pouvoir se gratter en paix. Alors qu’il faudrait justement éviter de se gratter pour ne pas aggraver l’inflammation !
Le simple fait de dormir se révèle être un challenge éprouvant. Les nuits sont courtes, avec un sommeil de mauvaise qualité. La fatigue s’accumule, épuisante sur le long terme.
Il y a aussi une nouvelle routine oppressante à mettre en place : utiliser des produits adaptés, éviter toutes les sources d’irritation de l’épiderme, être sans cesse en état de veille pour ne rien oublier…
Avec une difficulté supplémentaire pour le psoriasis : contrairement à l’eczéma, cette pathologie ne se guérit pas complètement. L’esprit est donc toujours préoccupé par le risque d’une nouvelle poussée.
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Comment être bien dans sa peau à l’heure des réseaux sociaux et des selfies ? Avoir l’air « cool » est la préoccupation principale des enfants et surtout des adolescents. Lorsqu’ils souffrent de psoriasis ou d’eczéma, ils ne peuvent pas se fondre dans la masse. Ils subissent des remarques et des brimades, sans savoir forcément comment réagir.
Ils finissent par douter d’eux-mêmes. Beaucoup croient que l’aspect de leur peau les empêchera d’être aimés un jour.
Or, même en essayant de les réconforter et de les rendre autonomes, les parents ne peuvent pas à eux-seuls leur apporter tout le soutien nécessaire. Le médecin saura trouver les mots, prodiguer de bons conseils et orienter les parents vers des ressources pédagogiques pouvant aider leurs enfants à s’approprier leur maladie.