L’eczéma du bébé ou de l’enfant affecte aussi les parents ! Tous sont touchés au niveau psychologique par cette pathologie qui affecte l’apparence et donc l’image de soi.
La dermatite atopique est en effet une maladie qui dure dans le temps. Elle est aussi entourée de beaucoup d’idées reçues, le plus souvent erronées, qui peuvent être difficiles à entendre.
Heureusement, il y a des solutions et des outils qui peuvent aider à retrouver un équilibre au sein de la famille.
Chez les parents : la culpabilité et la peur
Pour les parents, il y a toujours l’impression d’avoir fait quelque chose de travers. Ainsi, le premier sentiment qui domine souvent est celui de la culpabilité. L’entourage va souvent accentuer cette situation en donnant des conseils contradictoires ou en faisant des réflexions blessantes de type : « Es-tu sûr que ton enfant est propre ? » « L’eczéma, c’est dans la tête, alors peut-être que vous vous y prenez mal avec lui ? « . C’est alors la double peine pour les parents, qui vont alors se sentir coupables : • des poussées d’eczéma, • de se sentir fatigués d’avoir à gérer un traitement quotidien contraignant, • de traquer sans cesse l’apparition de nouveaux symptômes de l’eczéma de bébé ou de poser tous les jours les mêmes questions à son enfant (« Tu t’es gratté aujourd’hui ? », « Tu as bien mis ton émollient ? »…), • des désaccords dans le couple au sujet de l’attitude à adopter et des traitements à appliquer, • de la souffrance de son enfant, • d’être gênée face aux regards parfois désobligeants des autres….
À la culpabilité s’ajoute souvent la peur. Les parents redoutent de nouvelles crises, ce qui aboutit à une situation de stress continue. Or, cette tension, captée par les enfants qui sont très sensibles aux émotions, est souvent à l’origine de nouvelles poussées ! La peur peut aussi conduire à isoler l’enfant plutôt qu’à l’encourager à être autonome et à s’épanouir.
Chez les enfants : la honte et la culpabilité
La dermatite atopique peut apparaître dès les premiers mois. Même si elle disparaît le plus souvent à l’adolescence, elle va marquer considérablement l’estime de soi de l’enfant. L’eczéma de bébé va d’abord avoir des conséquences sur son bien-être (il a toujours envie de se gratter) et sur son sommeil.
Ensuite, au fur et à mesure de sa croissance, votre bout de chou va prendre conscience de sa « différence ». Il va avoir honte de sa peau et de son apparence. À l’école, les regards et les mots des autres enfants vont lui faire comprendre qu’il n’est pas toujours accepté tel qu’il est. Votre enfant peut se sentir rejeté et développer d’importants complexes.
Dans sa famille, il est possible qu’il souffre aussi de la place centrale prise par sa maladie. Quand il rentre de l’école, il a envie de parler des cours, des blagues de ses copains ou de sa partie de foot… mais pas du tout de l’eczéma ! Sa pudeur est aussi malmenée, surtout quand ses parents s’invitent dans sa chambre ou inspectent sa peau en permanence. Cette insistance sur les soins et le manque d’intimité contribuent à renforcer son sentiment de honte.
Enfin, l’enfant éprouve vite de la culpabilité. Il se sent responsable de perturber la vie familiale, et de la détresse qu’il perçoit chez ses parents. Il y a aussi l’idée, véhiculée par l’entourage, que l’eczéma est un problème psychologique. L’enfant a donc l’impression qu’il est à l’origine de sa pathologie et se sent fautif.
La clé pour aller vers un mieux-être : ne pas s’isoler
Dès l’apparition des premiers symptômes de eczéma de bébé, il est important d’oser faire appel à des professionnels de santé. Le médecin et le pédiatre seront de bons conseils, ils vous écouteront et vous donneront des conseils adaptés.
En fonction du ressenti de chacun, si les idées noires commencent à s’installer, parents et enfants peuvent également consulter un psychologue ou un psychiatre.
Des organismes, comme l’Association Française de l’Eczéma ou la Fondation Eczéma, proposent aussi de précieuses ressources pour libérer la parole, découvrir d’autres témoignages et mieux vivre au quotidien avec la dermatite atopique. Des livres en pdf, accessibles gratuitement en ligne, vous apporteront notamment des conseils très utiles.
Un exemple : « Miroir, Dis-moi qui je suis », un livret écrit par le Dr Bourrel-Bouttaz. Très bien fait, il s’appuie sur des cas de patients pour expliquer l’impact psychologique de l’eczéma et les écueils que rencontrent les familles.
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